Le but de cet ouvrage est de montrer ce qui, en profondeur, caractérise la civilisation occidentale et la différencie de l’Orient (l’Inde en particulier).

La civilisation orientale propose une connaissance immédiate de l’Esprit grâce à l’ ascèse délivrant du monde. A l’inverse, l’Occident est fondé sur l’idée d’un Dieu personnel qui charge l’homme d’une mission terrestre : ainsi naît une quête permanente, qui produira deux réalités aussi différentes que la machine et la personne, et que l’auteur identifie à une Aventure.

L’option fondamentale qui caractérise l’Occident découle, selon Denis de Rougemont, des décisions qui furent prises lors des Grands Conciles qui durèrent du IVe au VIe siècle. De là naît en effet une conception de la Personne humaine découlant d’une part de la Trinité et d’autre part de la Personne du Christ, à la fois vrai Dieu et vrai homme (ce qui, dans d’autres civilisations, serait une contradiction insurmontable).

C’est ce qui explique que l’Homme occidental, animé de tensions diverses, soit toujours en quête d’unité, synonyme de meilleur équilibre. D’où cette soif inextinguible de progrès, d’où découlent trois ornières spécifiques : la Passion (voir L’Amour et l’Occident), la Révolution (ou Passion socialisée), l’Etat-Nation (Vocation personnelle socialisée).

Constatant que ni l’exploration de la matière et l’aventure scientifique, ni la découverte de l’espace ou l’apprentissage du temps historique n’ont réussi à délivrer l’Homme occidental de sa quête fiévreuse, Denis de Rougemont propose un dialogue métaphysique entre l’Orient et l’Occident, c’est-à-dire entre la Voie et l’Aventure.