Dans ce recueil d’articles parus dans les revues personnalistes de l’époque, Denis de Rougemont s’en prend aussi bien aux collectivismes totalitaires qu’au conformisme bourgeois et matérialiste, entretenant l’illusion d’une démocratie fondée sur l’individualisme.

L’auteur nous montre que la Personne se distingue radicalement de l’individu bourgeois, égoïste et prêt à céder aux mythes totalitaires. La Personne est en revanche, dans le sens des penseurs protestants, un homme ayant reçu du Divin une vocation inaliénable, qui fonde sa liberté et sa responsabilité, bases de son engagement dans le monde et des liens qui l’unissent à la communauté de ses semblables.

La crise de civilisation contemporaine nous a fait perdre, nous dit l’auteur, le sens de la Personne, donc de l’humain. Nous ne pourrons le rétablir que par une critique des mythes modernes et par une politique qualifiée de « pessimisme actif » qui met l’accent sur les finalités de nos actions individuelles et collectives. Si, en termes de finalités, nous voulons favoriser l’épanouissement de la Personne, nous devons adopter des institutions qui partent d’elle et remontent de bas en haut suivant une logique fédéraliste.